À notre époque de chamboulements économiques où il est tant question d’argent et autres sommes faramineuses échangées comme autant d’arguments, revisitons nos classiques ! Aujourd’hui, le rapport à l’argent d’un type humain bien connu : l’avaricieux.
Molière l’a baptisé Harpagon en France au XVIIe siècle. Il s’est appelé Scrooge McDuck sous l’inspiration de Disney aux États-Unis dans les années 1950, autrement dit Oncle Picsou dans sa version française. Lequel a pour rival un autre riche avare, Flintheart Glomgold, aussi connu sous le nom de Archibald Gripsou. Leurs frères obscurs sont légions… Qui n’en connaît pas un ou une ?
L’Avare de Molière représente la quintessence du tempérament. Il rassemble en un seul personnage tous les traits de l’avarice : obsession pour son argent, égoïsme total, voire folie. (Mais où se situe la limite entre normalité et folie ? C’est une autre question… que nous nous aborderons ultérieurement.)
Il cache son or et redoute d’être volé
« On n’est pas peu embarrassé à inventer dans toute une maison une cache fidèle: car, pour moi, les coffres-forts me sont suspects, et je ne veux jamais m’y fier. »
(Acte I, Scène IV)
Un puissant égoïsme l’isole de ses proches
« Cela est étrange que mes propres enfants me trahissent et deviennent mes ennemis. »
(Acte I, Scène IV)
Son vice le mène à la folie
« Hélas! mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami, on m’a privé de toi! Et, puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie ; tout est fini pour moi, et je n’ai plus que faire au monde! Sans toi, il m’est impossible de vivre. »
(Acte IV, Scène VII)
Ne le prenez pas au tragique ! L’Avare est une simple comédie, un divertissement bel et bien destiné à nous faire rire. Alors, ne boudez pas votre plaisir !
Et pour en rire avec encore plus de gaieté, citons l’édition de 1955 illustrée par Jean Gradassi, assemblée dans un seul volume avec Les Précieuses ridicules :
MOLIÈRE (Jean-Baptiste Poquelin)
L’Avare – Les Précieuses ridicules. Illustrations en couleurs de Jean GRADASSI.
Paris-Nice, Société Imprimatur, 1955. Grand in-8 (19,5 x 24 cm) relié, demi-chagrin rouge à coins, dos à 4 nerfs, titres dorés. 214 pages, frontispices, dessins en couleurs dans le texte.
Exemplaire numéroté imprimé sur Vergé d’Arches teinté.